Jeudi 31 mars 2022 à 20h
Chapiteau Fontvieille – Monte-Carlo
Alexandre BATY, trompette
Colin CURRIE, percussions
Anna VINNITSKAYA, piano
Nathan MIERDL, violon, Marc DESMONS, alto, Yann
DUBOST, contrebasse, Hélène DEVILLENEUVE, hautbois,
Nicolas BALDEYROU, clarinette
Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko FRANCK, direction musicale
Bruno MANTOVANI, direction
Voltige et métamorphoses avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Sergueï PROKOFIEV
Quintette en sol mineur, op. 39
Sergueï Prokofiev expérimente une formation inhabituelle (hautbois, clarinette, violon, alto et contrebasse). Fruit d’une commande de Boris Romanov, danseur des Ballets russes de Sergueï Diaghilev, cette partition était initialement destinée à accompagner Trapèze, un spectacle chorégraphique ayant pour thème la vie d’artistes de cirque itinérants.
Mantovani choisit donc de n’attribuer aux percussions que des hauteurs indéterminées, devant un orchestre privé de son expressivité harmonique. Présentée en création mondiale au Printemps des Arts cette année, l’œuvre fait la part belle aux peaux et explore des traitements variés de la matière sonore, adoptant une écriture tour à tour mélodique, obstinée, répétitive… qui rappelle les œuvres de Xenakis, le jazz voire la pop. Les numéros de voltige de Prokofiev et les métamorphoses du joker de Stravinsky ne sont pas loin.
Dimitri Chostakovitch adresse un pied-de-nez au pianiste Lev Oborine, qui s’était montré déçu devant l’absence de cadence dans le Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes. Le compositeur ajoute donc finalement un solo virtuose à son finale… et y insère ironiquement le Rondo « Fureur à propos d’un sou perdu » de Beethoven ! Ce concerto se distingue aussi par son traitement singulier de la trompette, ni véritable égal du piano, ni membre de l’orchestre à cordes. Dans les mouvements extrêmes, celle-ci semble commenter l’action plus qu’elle n’y participe, tantôt par des sonneries sarcastiques, tantôt par des envolées déconnectées de l’ensemble.
Grand amateur de poker, Stravinsky conçoit pour l’American Ballet de New York une partition ludique : pour figurer les annonces cérémonieuses des croupiers, les cuivres imitent les grandes ouvertures baroques ; pour le défilé du carré de dames, Stravinsky reprend et déforme la marche mécanique de la Huitième Symphonie (Allegretto scherzando) de Ludwig van Beethoven ; et la lutte ultime entre les piques et les cœurs commence sur l’ouverture à peine remaniée du Barbier de Séville de Gioachino Rossini.
Informations
Date limite d’inscription : Vendredi 11 mars 2022.
Aucune annulation possible, ni remboursement après cette date.